Back tou ze trees! – ou du changement au quotidien

Enfin ! Voici la suite du passé trépidant de notre chère Brenda qui a eu quelques contretemps migratoires – vous l’excuserez, c’est la saison ! Après tout, le temps est relatif, nous a dit un certain monsieur, aujourd’hui plus réputé pour le rose de sa langue et le chaos capillaire de son crâne.

 

Ce nouvel épisode se nomme… BACK TO THE TREES!

Car à force de faire les 100 pas cup et fitbit à la main, ça avait fait tilt chez Brenda : elle avait besoin de changement !

(Certes, ça n’explique pas le titre) (Attendez donc, bande d’impatients).

Mais comment changer quand on boit toujours son café avec un sucre et un nuage de lait-s’il-vous-plaît, mange les mêmes tartines, se brosse les dents tous les matins pendant 2 minutes et 53 secondes, enfile son manteau en commençant par le même bras, ferme la porte chaque matin en tenant la poignée parce que sinon ça ferme pas, enfiler la clé dans le démarreur, appuie sur le bouton de la cafetière avant d’enlever son manteau pour que le café soit prêt tout de suite,…Bref, comment changer ! CHANGER !!

Eh bien, tel ce monsieur Estwick Evans qui, 200 ans plus tôt, décida de faire un « pedestrious tour » dans le Grand Ouest d’environ quelques 4000miles, Brenda n’y alla point par quatre chemins mais un seul : le chemin des Appalaches, long de seulement 2189 miles. C’est-à-dire : quitter le ronron de la civilisation pour d’extraordinaires et inconnus grands espaces ! Ledit Monsieur Evans déclara qu’il voulait « acquérir la simplicité, les sentiments premiers et vertus d’une vie sauvage ainsi que se débarrasser des habitudes factices, des préjugés et imperfections de la civilisation » (rien que ça). Brenda ne déclara rien mais c’était tout comme.

Comme de (presque) nombreuses personnes friandes de « life-changing experiences » (des expériences qui vous changent la vie en français dans le texte), Brenda quitta donc maison, voiture, télé, boulot, bar, théâtre, musées ET café pour la liberté et sauvagitude de la Wilderness (la Grande Nature Américaine quoi).

Et hop, c’était parti ! Sac-à-dos et chaussures palmées, Brenda commença à voleter entre monts et forêts, rivières et rochers. Mais alors qu’elle pensait donc se plonger dans la solitude des grands bois pour de longs mois ; un soir qu’elle installait sa tente dans le doux clair-obscur d’une pente presque plate; elle entendit un bruit.

Frshhhh. Frshhhhhh. Fit le bruit. Avant de révéler sur une autre âme vivante. Zut crotte marde, se dit-elle ! On peut pas être tranquille, même au milieu des bois ! Ça fait à peine deux semaine que j’ai quitté la foule urbano-civilisée et me revoilà emmerdée !

Salut, moi c’est super hibou, fit le bruit. Ouais bon, se dit-elle, et alors ??

En fait, après s’être re-habituée à la présence plumesque, elle trouva que c’était quand même un très chouette piaf, tant pis pour la wild solitude des grands espaces !

SuperHibou

Super Hibou

 

Super hibou avait décidé la même chose : back to the trees !!! (pour résumer)

Décidément, réflexionnait Brenda, l’américain moyen semble un peu oxymorique sur les bords ! On pourrait bien appeler ça la théorie des contrastes. Qui consiste par exemple à mettre des silences pour en apprécier mieux la musique. Ou faire du bruit pour en apprécier mieux le silence (ah non, pas besoin ?).

Mais attention, l’américain n’y va pas par petits contrastes ; c’est plutôt « tout ou rien », « noir ou blanc », « live free or die ». Peut-être que cet extrêmitude le fait du coup vachement plus se sentir comme héros : « waouuu j’ai bossé 25h/par jour dans une tour de 300m de haut pendant 30 ans » ou « waouuuu, je chasse l’écureuil sauvage et la myrtille pour me nourrir et j’ai parcouru à ce jour plus de 20000 miles ». Voyez ce monsieur Rob Greenfield qui, abandonnant soudainement son rêve de devenir milliardaire, a enfourché son vélo sans selle pour promouvoir une vie plus heureuse et plus saine à travers les 48 états du pays. (L’histoire ne dit pas si on lui avait volé sa selle).  Bon, y’a des fous partout, va-t-on dire…

Mais non ! Même au quotidien, l’américain moyen vit de contrastes. Aperçu avec la nourriture, qui je vous rappelle, rythme notre vie à raison d’au moins (au moins) 3 repas par jour. Géniaux inventeurs de tout un tas de techniques chimico-culinaires – fast-food, mac’n’cheese, pop-tart,….- aux saveurs et nutriments…absents, les USA sont également ceux qui savent retrouver les ingrédients d’antan : et oui, d’où viennent le chia et le quinoa  qui envahissent maintenant nos assiettes ? (Non, pas du Groenland). Pour contrer les yaourts sans yaourt et les fromages à allure plastifiés, les voici inventant la kombucha et redécouvrant la choucroute. Pour remédier à la souffrance animale, les voici se nourrissant uniquement de l’herbe et ses dérivés. Et au café, hop un petit-demi litre de décaféiné sucré au sucre sans-sucre. Ah quels inventeurs!

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Plutôt Fat capitalist ou vegan socialist?  De la politique au tacos: un pays de contrastes

Et ça s’applique un peu à tous les domaines…

 

…maisons ou chaussures…

 

 

 

Quant à elle, Brenda continua à se laver les dents 2 minutes 53 secondes par jour. Elle n’appuya pas sur le bouton de la cafetière mais mangea aussi la même chose tous les matins, se lava les pieds dans la rivière chaque soir; et mis une patte devant l’autre, une patte devant l’autre, une patte devant l’autre, mile après mile après mile……. Bref, une vraie révolution (comme diraient les latins)!

Brenda Brosse à dents

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