Quelques anecdotes, épisode 2: Marie-Cu

Hiver 2004:

En 3ème, Marie-Cu doit choisir son orientation. Dans son collège, on parle beaucoup BEP. Du coup à Marie-Cu on propose cuisine, ou bioservice. Pour les garcons ça sera plutôt mécatronique.

Début 2007:

Marie-Cu est en première année de prépa, en colle de physique plus précisément, avec deux autres messieurs. Ils ont un exercice hardcore. Le truc calculatoire assomant au possible. Marie-Cu, elle, doit rappeler la définition de la densité.

Début 2008:

Marie-Cu est en deuxième année de prépa et doit passer ses concours d’école d’ingé. Et sa JAPD aussi. La gentille dame lui dit que les concours c’est aléatoire, c’est très dur, surtout pour les filles. Que quand on vient des Hautes-Alpes, avoir son bac ça serait déjà un bon début.
(ndlr: Marie-Cu avait déjà son bac, mais la dame n’a jamais voulu l’entendre)

Entre 2008 et 2009:

Marie-Cu est entrée en école d’ingé. En TD, elle est en binôme avec un mec maniaque du compte-rendu. Il a des stylos d’au moins 8 couleurs différentes. Il écrit super bien. Marie-Cu – qui n’a qu’un seul stylo (noir) – n’a pas le droit de s’approcher de la copie avec ses grosses pates palmées. Régulièrement, le chargé de TD vient la féliciter de la qualité du compte-rendu, c’est rare qu’on en voit des aussi bien présentés.

Printemps 2012:

Marie-Cu, toujours en école d’ingé, se voit inviter par une grande marque d’équipements de sport d’hiver, objectif: imaginer la chaussure de ski féminine du future. Une trentaine d’étudiantes de tous bords sont là. Divisées en plusieurs groupes. Sans se concerter, les conclusions sont unanimes: ces machins nous scient les mollets.
Arrive un ergothérapeuthe (ou à peu près): « mais non, la chaussure arrive sous le mollet normalement ! ». Toutes les nanas présentes mettent leur peton dans l’escarpin la chaussure. Toutes ont le mollet coupé en deux. Incroyable comment le corps des femmes est différent jusque dans le mollet.

Quelque part en 2013 ou 2014:

Marie-Cu travaille maintenant. Elle se retrouve parachutée dans une réunion avec des grands pontes de sa Grande Entreprise et du Client. Des autorités scientifiques. Des vrais références, les mecs ont écrit nombre d’articles, même des bouquins pour certains. Marie-Cu, 24 ans 1/2, est là parce qu’elle « présente bien ». A la réunion suivante, le client acceuillera tout le monde avec sourires, ronds de chapeaux et café, sauf Marie-Cu, pas un regard (ni un café)(on déconne pas avec mon estomac).

Fin 2014:

Marie-Cu achète un appart, avec Monsieur-Marie-Cu*. Le notaire ne répond qu’à Monsieur, même quand c’est Marie-Cu qui pose la question.
Mais bon, pour compenser, les banques ne demandent qu’à Marie-Cu si mariage ou bébé sont prévus dans l’année.
Bonus: l’agence est surprise quand Marie-Cu lui dit que signer un mardi à 14h, ça va pas être possible, on travaille tous les deux.

*–> Jean-Michel, jars

Quelque part vers 2016:

Grosse restructuration dans la Grande Entreprise de Marie-Cu. 27 nomination à des postes de direction. Une femme dans le lot, assistante RH.

Fin 2017:

Réunion de projet avec un sous-traitant. Le sous traitant découvre le milieu. Ils sont venus à trois.
Marie-Cu est l’experte dans le domaine.
Ils parlent d’un gros calcul sur l’ordinateur. Qui se fait habituellement sur 3h. Mais là, ils n’ont pas la puissance de calcul alors ils l’ont fait sur 5 minutes.
Marie-Cu leur fait remarquer que c’est peu conventionnel.
Un des sous-traitants prend des notes. La commerciale dit oui-oui. Le troisième dit que ça ne change rien.
Marie-Cu lui dit que ça vaudrait le coup de confirmer que ça ne change rien.
Le mec lui dit que ça ne change rien.
Marie-Cu lui dit que de son expérience, ça ne change pas rien, et que la confirmation ne prendra pas longtemps, suffit de le faire sur un seul cas.
Le mec lui dit que ça ne change rien.
*20 minutes de tractations stériles entre Marie-Cu et le sous-traitant qui dit que ça ne change rien*
Un autre mec présent finit par dire que Marie-Cu a raison.
Miracle, le sous-traitant dit: ok, je vérifierai.

Début 2018:

Marie-Cu est en formation. Négociation raisonnée. La formatrice questionne les attentes des uns et des autres. Elle demande qui est intéressé par la gestion des émotions. 4 mains se lèvent. Les 4 femmes.

Marie-Cu, f’oie-ctuelle

NDLR: Crédits photo pour l’en-tête: Brenda la Goose, « Brenda, indifférente aux échauffourées des mâles, s’amuse et se marre bien« 

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