Aujourd’hui 8 mars, grande journée des Droits de la femme m’annonce FIP, la radio qui me garde connectée à un petit bout de France : Brenda polonise ; elle a récemment atterri en plein hiver varsovien où elle se sable les papattes entre l’horizon immeublien infini de cette grande ville (ne pas oublier que Brenda est plutôt adepte des horizons sans rien dans l’horizon). Ici, dans la Polonie donc, on nomme cette journée « Journée de la Femme ». Même chose ? Ouai, presque. A quelques détails près.

Immeubles à l’horizon
En Polonie, on pense aux femmes : cette journée, c’est la leur ! Le tram qui m’emmène au travail (quand Brenda ne marche pas, elle travaille un peu) s’élance dans la ville et c’est joli : des marchands de fleurs partout ; des tulipes qui poussent soudain sur l’asphalte des trottoirs (ou presque), des fleurs partout dans toutes les mains – à offrir ou déjà offertes.
Le tram s’arrête : terminus pour Brenda, arrivée en centre-ville. Le feu est rouge pour traverser. Brenda lève la tête en attendant, distraite, …et elle tombe sur ça.

BAM
Elle continue les 100m qui la sépare du tram et de l’école où elle enseigne le Franç’Oie à de gentils Poloniens, et là rebim !

re-BIM (qui fait un peu moins mal mais quand même)
A l’école, Brenda a prévu une activité d’actualité avec ses élèves : La Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne. Olympe de Gouges. Une autre Oie au temps de la révolution. Une Belle Oie pas plumée des vers. Les élèves ne connaissent pas. Certains se révoltent même contre la violence des mots employés envers les jars dans ce texte : ils ne comprennent pas, c’est un peu trop exagéré quand même ! Dire que l’homme est plouc et puis insister pour mentionner la femme dans des textes de lois, c’est franchement osé ! Heureusement, certains ont saisi l’importance du texte. Ouf, se dit Brenda, plutôt contente finalement qu’ils ne soient pas tous d’accord parce que sinon il n’y aurait pas eu de débat et sans débat pas de paroles et sans paroles ben pas de franç’Oie. Pi ben son métier, c’est quand même qu’ils parlent, se dit-elle ! (Et elle a de la chance, le thème du bouquin à traiter ce mois-ci, c’est « citoyenneté », commençant avec des textes sur la naturalisation française… On vous laisse deviner le nombre de sujets intéressants qui jaillissent aux yeux de Brenda…)
Mais l’heure tourne à grandes enjambées – même palmées et on finit par pas trop discuter de cette fameuse journée de la femme avec les élèves : c’est qu’il faut encore causer indéfinis et autres machins grammaticaux…
C’est dans la salle des profs, après le cours, que le débat continue. « Les fleurs, les chocolats, les petites attentions ; c’est un héritage d’une des traditions du communisme », explique-t-on à Brenda : une habitude que certains apprécient avec semble-t-il une certaine indifférence ou que d’autres (notamment ceux ayant connu le communisme) abhorrent pour des raisons que l’on comprend aisément. Bref, on est un peu loin des idées de cette chère Olympe. Brenda regrette un peu de ne pas avoir pris le pas sur ces foutus indéfinis pour refaire le monde de manière un peu moins vague. Ouai, Brenda aime bien refaire le monde avec ses élèves. C’est pas facile, on évite pas toujours les clichés mais ça coûte rien, c’est léger ; les paroles s’envolent y paraît. (Après tout, Brenda est une oie. L’envol, ça lui connaît : deux L ou une L, ça lui connaît !).
[Sinon, Brenda a pas attendu qu’on lui offre des fleurs. Elle s’en est acheté toute seule ; ça fait fengu’choui dans son appart. Et elle espère que les mecs aussi s’en achètent tous seuls aussi parce que ça ne lui semble pas un loisir réservé aux femmes, l’amour de la plante verte !]

Le fengu’choui chez Brenda
NB : le 10 mars, c’est la journée de l’homme en Polonie. Une tulipe messieurs ?
Brenda, Polonisante polémiquante