Le parfum essentiel de la vie

L’autre jour, Marseille. La « cité phocéenne », son port, ses mouettes. Couleurs et odeurs : un vif mélange de Provence et Maghreb réunis, lavande, miel et fleur d’oranger. Le MuCEM, musée témoin du métissage des civilisations du lieu; les Terrasses du Port, centre commercial aux enseignes tout aussi internationales ; et la cathédrale aux joues balayées par le Mistral surplombant tous ces pêcheurs. Un de ces lieux qui nécessite plus que la vue pour en saisir l’essence.

Mais ce que l’on aime à Marseille, ce n’est pas tant cette empreinte multi-culturelle que son côté terriblement nature. A vrai dire, les effluves de lavande et fleur d’oranger se font parfums bien discrets à côté du bouquet fleuri de la rue qui, en plus d’être odorant, se fait merveille pour les yeux.

BrendaMerveille

Fig3. Une merveille pour les yeux

Poisson, pisse et épices – avec une note prolongée pour les deux premiers. Voici l’eau de toilette de la capitale méditerranéenne, dont les subtiles nuances varient selon quartiers.

En effet, les trottoirs de la ville nous rappellent sagement à chaque pas que l’être humain n’est qu’être humain, avec ses aspirations, désirs et nécessités; et qu’il chie comme tout le monde – tout comme le chien d’ailleurs (l’autre victime de nos besoins culturels).

BrendaSpirituel

Fig4. Un besoin naturel de spiritualité

Ce qui est étonnant, c’est que cela ne l’ennuie point du tout, de vivre dans sa merde et celle des autres. (après tout, la rue c’est pas chez lui).

Enfin presque…

Acte intime ne laissant donc que traces aux yeux du flâneur, il se revêt pourtant en certains endroits d’un aspect hautement philosophique renvoyant la philosophie de comptoir à son bar: ce n’est plus autour d’un verre que l’on refait le monde mais prenant ses aises sur le trône de porcelaine blanc.

BrendaGraffiti

Fig7. Qu’est-ce qu’être humain ? Pensons-nous en déféquant.

Notons qu’il s’agit d’un phénomène universel. Marseille, malgré un terreau fertile, n’a apparemment pas le monopole de la philosophie de water-closets.

BrendaWinnipeg

Fig8. WCP: Water-Closet Philosophy à Winnipeg

Après tout, comme dit l’adage (ou Queneau) (ou votre tas de compost), de la merde poussent les fleurs, la beauté, l’or! Et dans les rues de Massilia, ça fleure bon sans fleurs et sans savon; et ça, c’est pas banal.

BrendaFleurie

Fig9. Marseille, cité fleurie (euh, herbue !)

Brenda, Goose Philosophe

 

 

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