Histoires de Trains : Les Pays de l’Est

Un train qui prend feu, du thé à quelques centimes,un couteau dans le compartiment, une amende en forints et de la musique Turque : Agathe regorge d’histoires de train dans les pays de l’Est. Ici pas de wam pan pala Le train à TER numéro blablabla, pas d’Attention à la fermeture des portes ni de Nous vous rappelons que pour votre sécurité, il est interdit de...
Voyager en train en Europe de l’Est a un charme unique, et Agathe raconte certaines de ses expériences dans cet article.

Les aventures d’Agathe au pays des trains pas étouffés par les règlementations

Il y a une chose qu’Agathe aime dans les trains d’Europe Centrale/de l’Est c’est qu’on peut la plupart du temps ouvrir les fenêtres. Le train va plutôt lentement et navigue entre les champs, les collines et les villes, le paysage lentement défile et se modifie, et ça, ça peut captiver Agathe pendant des heures.
Tant mieux me direz vous puisque les voyages en train durent bien souvent plusieurs heures là bas à l’Est 🙂 genre 9h ca fait peur à personne !
Attention cependant avec les fenêtres si vous voyagez dans les Balkans : Là bas, tout le monde sait bien que le courant d’air tue. « c’est d’ailleurs la seule chose qui nous tue hahah ha hah » a dit un pote Serbe à Agathe. Ne vous étonnez donc pas si des mamies vous grondent ou ferment les fenêtres après vous !)

Les trains sont plus anciens, plus bruyants, et ont une ambiance indescriptiblement plus confortable que nos beaux TER neufs. On aime ou on n’aime pas, Agathe aime. C’est sûrement un souvenir inconscient du temps béni où elle était dans son oeuf, couvée par sa maman. (ou pas)

Une fois Agathe était en Russie et elle prenait le train de nuit en wagon Platzkart. Le platzkart, c’est la troisième classe des trains de nuit russes, un wagon entier rempli de lits sans séparation en compartiments. Les lits sont plutôt bien foutus : il est possible de les transformer en banquettes avec table pour la journée, et de les retourner en lits la nuit. Voici un schéma vu du dessus, de mémoire d’oie :

Le platzkart vu du dessus. En rouge, les lits superposés, à droite et gauche du wagon, les sanitaires et samovars pour le thé.

Le platzkart vu du dessus. En rouge, les lits superposés. à droite et gauche du wagon, les sanitaires et samovars pour le thé qu’Agathe a eu la flemme de dessiner (dessiner un samovar c’est bon merci par contre ya une photo un peu plus loin.)

Le charme de ce train, c’est qu’on peut boire du thé pour quelques centimes dans une jolie tasse, écouter la ptite musique traditionnelle la journée, qui s’éteint quand vient la nuit.

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Le thé qui coûte quelques centimes dans les jolies tasses, dans le train biélorusse

Le charme de ce train c’est que les voyageurs parlent entre eux, partagent leur repas et leur boissons.
On met soi même ses draps car on a un vrai lit, et le matin on les retire et les ramène, et les gens le font vraiment enfait.
Agathe se sentait comme une ptite oisonne dans ces crains, toute fofolle. Y’a pas à dire à côté nos trains de nuit français (en voie de disparition certaine d’ailleurs, honte à toi, SNCF.) ont un côté bien fade..

Le wagon platzkart, pour de vrai

Le wagon platzkart, pour de vrai, les matelas prêts à être déroulés sur les banquettes. C’est flou mais on se fait une idée. Agathe n’est pas photographe…

Une fois aussi Agathe prenait le Bucarest-Istanbul pour s’arrêter à mi parcours à Veliko Trnovo, une ville de Bulgarie. Un train direct, presque vide, à compartiments. A l’autre bout du wagon d’Agathe il y avait deux Turcs qui étaient dans un compartiment, écoutaient de la musique et faisaient du café sur un gros butagaz installé sur le sol.

Agathe s’est dit que c’était pas trop aux normes européennes

Agathe qui avait aussi envie d’un café a demandé au contrôleur roumain s’il y en avait quelque part dans le train : « Non j’ai pas de café, demande aux Turcs. Mais j’ai des bières ! » Donc Agathe s’est sifflé une bière, en a donné aux turcs et s’est faite inviter à boire le café avec eux. Agathe aime bien les Turcs 😀
Dans leur compartiment, de la musique, on fume sous le panneau « interdit de fumer », et on fait le café. A l’entrée, un gros couteau calé derrière le dossier d’un des sièges. « C’est pour la nuit. La nuit, on danse ! On boit du café ! On fume ! Mais surtout, on ne dort pas. Surtout pas. » ce qui soulève un problème essentiel qui entâche le bonheur de prendre le train à l’est : l’insécurité et les vols.
C’est quand le contrôleur roumain les a rejoint pour picoler et fumer qu’Agathe a compris que ces deux Turcs étaient enfait aussi contrôleurs dans le train. Agathe aime quand elle voit l’autorité transgresser !

Le gros butagaz pour le café

Le gros butagaz pour le café

Une fois Agathe prenait le Belgrade-Budapest pour prendre un avion (car Agathe ne résiste jamais à l’occasion de faire quelques euros d’économie en faisant de multiples escales) et là, rien de spécial ne s’est passé si ce n’est qu’Agathe s’est pris une amende salée par le contrôleur hongrois parce qu’elle n’avait pas de forints (la monnaie hongroise) mais seulement des dinars serbes, et à cause de ce petit épisode fort désagréable, elle ne recommande à personne de prendre le train en Hongrie !! Baaaah !! Ils sont méchants !! Ils n’ont pas de cœur !! Pas d’âme !! Peuple de l’Oural installé en Europe !! Agathe était trop deg !!

Anecdote trônesque : Pas plus tard qu’hier, Agathe prenait le train en Serbie et a vu le 2e chiotte le plus crade de sa vie après ceux de la gare de Prijedor en Bosnie. (Ceux de Prijedor, Agathe les soupçonne de n’avoir pas été lavés depuis avant la chute de la Yougoslavie) (Même pas vous imaginez, mes pauvres amis… Des chiottes tellement craignos que quand Agathe y est allée, la mamie qu’elle venait de rencontrer et avec qui elle attendait le train est venue l’appeler au bout de 2 mn pour voir si tout allait bien.)

Un train en Serbie une fois

Un train en Serbie une fois, mais pas celui d’hier. (celui là est particulièrement vétuste, Agathe ne voudrait pas véhiculer une image fausse des trains dans les pays de l’est : ils ne sont pas tous comme ca.)

D’ailleurs Agathe se rappelle bien attendre son train dans cette gare en plein été et voir défiler les gens en maillot de bain qui allaient se baigner dans la rivière Sana, de l’autre côté des rails. Ils traversaient tranquilles les voies à poil, et Agathe se demande s’il y a déjà eu un seul accident, mais elle pense que non. (avec deux trains par jour..)

Comme mentionné un peu au dessus, certains disent que les trains de l’Est craignent et sont dangereux, et c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle Agathe prend le bus la plupart du temps quand elle voyage seule. Elle connaît des gens qui se sont fait piquer des trucs dans les trains de nuit, et a une copine dont le train a pris feu en gare de Sofia (Bulgarie) (Véridique!!!!) Cependant pour le confort de voyage qu’on y trouve, Agathe ne troquerait pour rien au monde nos trains français trop silencieux et trop larges pour rester dans ces tas de taule de l’Est. Certes, si Agathe devait prendre le tas de taule 2x par jour pour aller travailler, elle apprécierait sûrement beaucoup moins. Cependant en tant qu’invitée passagère dans ces pays, elle en apprécie toute la poésie et toutes les galères…

Car ce qu’Agathe aime les plus dans ces trains là c’est voir comment s’y comportent les gens qui se parlent, rigolent et partagent leur repas, que le train soit à l’heure ou en retard, les jeunes qui portent les valises des mamies, les plats du jours des gares faits avec de la vraie nourriture.. D’un certain côté Agathe a bien moins l’impression qu’on se fout de sa gueule de ce côté ci de l’Europe.

Bisous les loulous

Lilija

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